Bonjour @Petachnok,
la ponctuation et le rythme d'une phrase sont les caractéristiques souvent les plus personnelles d'un style littéraire. La prosodie est donc plus ici une affaire de goût que de règles.
J'ai pour ma part, par exemple, toujours eu une appétence particulière pour les phrases plutôt longues: ayant étudié entre autres l'allemand et le grec, qui plus est aimant Proust, j'ai été déformé assez nettement.
Il n'y a donc à proprement parler pas de véritables "fautes" de ponctuation dans ce que tu présentes (en revanche il y avait, même si c'est hors-sujet, au moins neuf fautes d'orthographe, que je corrige ci-dessous directement et sans m'appesantir).
Pour la ponctuation, la virgule entre "histoire" et "où" ne se justifie (et encore...) qu'en langue parlée, mais n'est pas explicable par la structure du récit. J'aurais donc tendance à la supprimer. Les autres virgules permettent des incises, et sont légitimes tant qu'elles ne conduisent pas à une lecture "asthmatique" de la phrase.
Si l'on prend "héros" pour le sujet essentiel (même s'il intervient après "récit" et "histoire"), les virgules nécessaires interviennent après chaque élément s'y rapportant et non coordonnables entre eux : après "fantomatique", après "antédiluvien", après "surannées". Chaque bloc séparé par une virgule forme une description cohérente apportée au "héros hâve et fantomatique".
Le héros (,) hâve et fantomatique, bloc description de l'habillement, bloc verbe et complément, bloc gérondif.
De fait, la phrase est longue et présente visiblement une "obstination zélée" à flanquer chaque élément du récit de plusieurs qualificatifs et descriptions de nature différente (d'où ces multiples virgules). On aime ou non.
Mais scinder la phrase en tronçons, si cela ferait gagner en lisibilité (et résoudrait par des points le caractère fastidieux des virgules à répétition), ferait perdre en revanche une partie de l'esprit et du style général de ta phrase. C'est donc un choix stylistique qui t'appartient.
"...où un héros hâve" présente quand même une sérieuse succession de hiatus ([ou-un-hé], [o-hâ])... Une virgule additionnelle entre "héros" et "hâve" en résoudrait un (sur trois), mais surchargerait de nouveau fortement la phrase. A voir, je ne la mets pas.
En tout état de cause, mettre un point entre "surannée" et "recherchant" nécessiterait d'ajouter un sujet à la seconde phrase. Par souci d'équilibre, on pourrait couper après "stations-service" (point ou point-virgule).
Cela donnerait donc :
"C’est le récit d’une ténébreuse histoire où un héros hâve et fantomatique, perpétuellement coiffé d’un galure antédiluvien, hante tous les samedis soirs les mêmes stations-service. Dans ces lieux à l’architecture surannée, il recherche avec une obstination zélée les effluves évanouis d’une rencontre qui l’avait laissé exsangue."
En revanche, en respectant scrupuleusement le flux initial de ta phrase :
"C’est le récit d’une ténébreuse histoire où un héros hâve et fantomatique, perpétuellement coiffé d’un galure antédiluvien, hante tous les samedis soirs les mêmes stations-service à l’architecture surannée, recherchant avec une obstination zélée les effluves évanouis d’une rencontre qui l’avait laissé exsangue." Toujours ce flux haletant et un peu oppressant.
La première proposition aurait donc ma préférence, mais "de gustibus...".
Cordialement,
Bertrand
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